L’introduction du concept de précautions standard a représenté, au milieu des années 90, une innovation majeure pour la prévention des risques infectieux associés aux soins. L’idée de base était d’identifier certaines précautions à mettre en oeuvre par l’ensemble des personnels de santé, pour tous les soins et pour tous les patients/résidents, quel que soit leur statut infectieux.
En pratique, les précautions standard reposent sur le constat que les agents transmissibles de toute nature (viraux, microbiens ou parasitaires) diffusent principalement à partir du sang, des sécrétions et excrétions, de la peau lésée et des revêtements muqueux. Si ces sources de transmission sont systématiquement maîtrisées, la diffusion des microorganismes, par exemple des virus ou des bactéries multirésistantes, sera limitée de façon importante. Par ailleurs, ces précautions, à prendre pour chaque soin, doivent rester simples, compatibles avec la qualité et la productivité des soins et avec le confort du patient/résident. Elles doivent permettre de respecter la dimension humaine des relations soignant-soigné.
Les précautions standard peuvent être déclinées selon quatre axes : l’hygiène des mains, l’utilisation des équipements de protection individuelle (EPI : gants, masques, blouses, lunettes), la prévention des accidents avec exposition au sang (AES) et la gestion des équipements et environnements contaminés. Seule la nature du contact soignant-soigné et la probabilité de l’exposition à une source de transmission peuvent moduler l’application pratique de ces mesures.
Récemment il a aussi été proposé d’adjoindre aux précautions standard des éléments de conduite pratique d’hygiène en cas d’infection respiratoire chez les patients/résidents, les visiteurs et les personnels, afin de limiter les risques de diffusion d’agents viraux épidémiques.